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2ème partage sur la situation de notre pays

Dernière mise à jour : 5 nov. 2023


Tout a commencé ce samedi 7 Octobre, Fête de Notre Dame du Rosaire: pendant l’office de Laudes et l’Eucharistie, l’alarme résonne presqu’en continu sur Jérusalem jusque vers midi. Des éclatements sourds, destruction des roquettes par le dôme de fer, nous font comprendre qu’il s’agit d’une attaque. La surprise est totale. Le fait est grave et nous stupéfie : une attaque sur Jérusalem !

Nous prenons des informations pour apprendre cette brutale entrée en guerre contre Israël, sans signes précurseurs, au dernier jour des fêtes juives de Soukkot, les joyeux chants de fête cèdent brutalement la place aux bruits de guerre.

De plus rares alarmes ont résonné les jours suivants: dans ces instants, chacune reste sur place, immobile, en silence, à prier, à attendre.

Alors que Jérusalem est à l’arrêt, comme un grand jour de shabbat : boutiques closes, écoles fermées, touristes et pèlerins subitement repartis, peu de personnes dans les rues, nous percevons sourdement le bruit des avions militaires qui vont et reviennent des lourdes ripostes sur la bande de Gaza.

Notre ville, est « protégée » par de nombreux cheik point, contre « l’ennemi » qui s’est déversé sur Israël, et ceux qui voudraient se joindre à leur mouvement.

Les Territoires palestiniens sont bouclés, personne ne peut en sortir ou y rentrer, et les nombreux ouvriers sont sérieusement pénalisés de ne pouvoir venir depuis Bethléem ou Jéricho pour leur travail quotidien..

Des attentats sont perpétrés par des individus isolés. Hier contre le commissariat de police conjoint à la poste où nous devons relever le courrier, aujourd’hui contre de simples passants juifs, ou en réaction à des jets de pierre de jeunes palestiniens …

Les responsables palestiniens de Gaza ont mené une attaque terrible contre les juifs installés à proximité de leur territoire, des palestiniens d’autres zones pourraient ou tentent de les imiter : quand vient la nuit, dans notre quartier palestinien, au-delà de nos murs, nous sommes témoins, des manifestations et des tirs, des feux… Ce n’est pas la première fois. Mais cette année, nous sommes gratifiées de bombes lacrymogènes, nous n’avions jamais vu encore ces petites grenades que nous récoltons le matin dans le cloître et le jardin : notre connaissance s’élargit, après les grosses cartouches de pétards, les douilles de balle, les cocktails Molotov et l’eau de putois…

Nous avons appris les attaques des communautés juives à proximité de la Bande de Gaza, avec les assassinats impensables, les blessés, les otages, et les morts trop nombreuses… et nous sommes tout autant remplies de compassion pour les habitants de la Bande de Gaza soumis aux bombardements intensifs, au blocus, à l’exode massif. Nous rejoignons par le cœur la petite communauté chrétienne réfugiée avec quelques musulmans, dans l’école et dans l’Eglise avec ses quelques religieuses et séminariste,

Cependant nous préparons encore la célébration de la Madre ce dimanche, avec les 150 ans de notre fondation, et le jubilé d’argent de notre Sœur Hélène. Le monastère et ses soeurs ont traversé bien des périodes d’hostilités, et vécu sous diverses autorités, ottomanes, jordaniennes, britanniques… aujourd’hui elles sont israéliennes bien que notre quartier de la Vieille Ville et du Mont des Oliviers, de population palestinienne, soit la zone « disputée, occupée, annexée » de Jérusalem Est.

Nos carmels de Bethléem, Nazareth, Haïfa, subissent aussi des alertes, l’agression venant de la Bande de Gaza, mais désormais aussi du Sud Liban, face et bien près du Mont Carmel. Nous sommes solidaires… Les ambassades proposent des rapatriements, mais bien sûr, il n’est pas question de partir !

Pour notre monastère, c’est le temps de la cueillette des olives, moment laborieux, mais paisible; pour la prière, elle est au rendez-vous; pour la tension, elle est palpable: dehors, dedans; pour les cœurs et les esprits, c'est le combat de chacune, mais la joyeuse récréation communautaire du soir montre qu’il porte son fruit…

Nous vivons avec nos peuples de la Terre Sainte, heurs et malheurs, à notre petite mesure, nous prions pour qu’adviennent la paix et la justice, pour aujourd’hui et pour demain. Cette guerre montre que les murs et autres contraintes ou surveillances sont inutiles à long terme. Seuls la justice et le respect peuvent conduire à une paix, difficile, mais durable. Au jour le jour il nous est donné d’en saisir les germes à travers des personnes remarquables, tant juives que palestiniennes.

Le mardi 17 octobre a été pour les chrétiens de Terre Sainte une journée de jeûne et de prière pour la réconciliation « car Dieu n’est pas un Dieu de désordre mais de paix » (1 Cor. 14,33).

Le vendredi 27 octobre, le pape François invite les chrétiens et les autres croyants, ainsi que «tous ceux qui ont à cœur la cause de la paix dans le monde » à une deuxième journée de jeûne, prière et pénitence pour la paix.

Merci pour la communion de prière pour ceux qui souffrent et pour ceux qui décident, et pour ceux qui combattent aussi… de part et d’autre, qu’ils restent avant tout humains…

Pour nous, la récolte des olives vient de se terminer. Les derniers sacs viennent d'être envoyés ce matin à la presse chez nos Pères Cisterciens de l'Abbaye de Latroun. Béni sois-tu, Seigneur, pour les fruits de la terre et pour la grâce de les avoir récoltés en paix !

Nous vous invitons encore, frères et sœurs, à vous associer à notre prière, pour que le Seigneur nous accorde vraiment sa Paix en ce pays qui est le sien, et en notre monde qu’il a tant aimé !


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