« Quelle vue magnifique !... D’un côté toute la ville de Jérusalem se déroulant sur le versant de la montagne de Moriah, et de l’autre la mer morte, le chemin de Béthanie, Bethphagé ; tout près, à droite, le lieu de l’Ascension » : ainsi Mère Xavier transcrivit sa joie, dans son Journal, au soir de sa rencontre avec la princesse de la Tour d’Auvergne, le 19 avril 1872, à l’emplacement du futur monastère. En 150 ans, le lieu a bien changé ! Au fil des ans le mont des Oliviers et ses alentours se sont couverts de nombreuses constructions, mais le souvenir de l’entrevue décisive de ces deux femmes n’est pas enfoui sous les pierres ! « Souvenez-vous des merveilles que le Seigneur a faites » Ps 104, 5, nous exhorte le psalmiste ! C’est bien ce que nous désirons faire en fêtant nos 150 ans.
La fête de Sainte Thérèse d’Avila, ce samedi 15 octobre, a officiellement ouvert la célébration de ce cent-cinquantenaire. À cette occasion, nous avons exposé quelques objets significatifs de la fondation de notre carmel et suspendu aux piliers de notre cloître quelques clichés anciens du mont des Oliviers, qu’ont pu apprécier toutes les personnes venues célébrer avec nous la messe de ce jour présidée par notre Patriarche. Ils ont été accueillis par le Bambino Gesù donné à la princesse pour le carmel, arrivé ici d’Italie, en 1882, par bateau en passant par Marseille, les portraits de nos trois fondatrices, l’Enfant Jésus du carmel de Carpentras (qui nous a fondé), St Joseph qui veille à la porte de clôture depuis les origines.
Ce que les yeux ont pu voir, ce que les mains ont pu toucher grâce à cette exposition, nous le gardons dans le cœur, pour porter et être porté par la prière. « La prière, précisément parce qu’elle s’alimente du don de Dieu qui se répand dans notre vie, devrait toujours faire mémoire, dit notre pape François. […] Puisque Dieu a voulu entrer dans l’histoire, la prière est tissée de souvenirs » (Gaudete et exsultate, 153). Et ce souvenir du passé nous pousse en avant ! Notre Mère Sainte Thérèse nous encourage à bâtir chaque jour, puisque, dit-elle : « on est soi-même fondement par rapport à ceux qui viendront » (Fondations 4, 6).
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